Le réseau de chaleur de Nîmes
D'une longueur de 15 km et alimenté par une chaufferie centrale, le réseau de chaleur de la Ville de Nîmes distribue chauffage et eau chaude sanitaire aux bâtiments raccordés, soit plus de 6 000 équivalents-logements.
L'histoire et les travaux du réseau
Du charbon à la cogénération
La chaufferie centrale de Nîmes a vu le jour en 1965. A sa création, elle fonctionnait au charbon via les mines d'Alès et alimentait en chauffage et eau chaude sanitaire les quartiers Valdegour et Pissevin.
En 1993, le fioul lourd 2% a remplacé le charbon. Le développement du réseau de chaleur s'effectue parallèlement par le raccordement de l’hôpital Carémeau, de l’IUT et de deux lycées. Une cogénération est installée en 1998.
La cogénération consiste à produire simultanément de l’électricité et de la chaleur au sein d’une même installation et permet de valoriser pleinement la chaleur générée lors de la production d’électricité.
En 2003, le remplacement de deux chaudières a amorcé la modernisation de l'installation.
En 2004, le fioul à faible teneur en soufre contribue à la diminution des émissions atmosphériques (vapeur soufrée, poussières...) et le passage au gaz (en 2005) renforce ces résultats, fiabilise la production tout en améliorant le rendement. Au même moment, une démarche environnementale est engagée et, en mars 2006, la centrale thermique, les réseaux ainsi que les sous stations (partie primaire) sont certifiés ISO 14001.
En 2014, place aux énergies renouvelables ! Le réseau de chaleur fait peau neuve grâce à la rénovation de l’ensemble des sous-stations et au passage du réseau en basse température. Le réseau s'agrandit avec un raccordement à l'usine d'incinération du SITOM Sud Gard pour récupérer l’énergie fatale dégagée.
Après 12 mois de travaux, Nîmergie met en service un réseau de chaleur modernisé afin de réduire les coûts de chauffage sur les quartiers Pissevin et Valdegour, et de développer les énergies renouvelables.
Zoom sur les travaux réalisés en 2014
Le projet comportait 3 grands volets :
- Le raccordement du réseau actuel à l'usine d'incinération SITOM SUD GARD
Pour utiliser l'énergie issue de l'usine d'incinération, un nouveau réseau de 4,7 km a été créé. Cette nouvelle liaison a nécessité l'utilisation d'un microtunnelier pour permettre le passage du réseau sous l'autoroute A9 et la RN 113. Ce raccordement permet d'utiliser une énergie pérenne et écologique avec un prix stable (indépendant des fluctuations des prix du pétrole) et compétitif.
- La rénovation des sous-stations
La modernisation des 74 sous-stations qui parcourent la totalité du réseau pour assurer la livraison de chaleur aux abonnés et le passage en basse température du réseau offre aujourd'hui des garanties de sécurité, de fiabilité et de rapidité d'intervention.
- La modernisation de la chaufferie centrale
La chaufferie centrale, bien qu'abritée des regards par les parois végétalisées du profond cratère dans lequel elle fut implantée à la création de la ZUP de Nîmes, était toujours signalée par une cheminée visible de bien des points de l'ouest nîmois. En outre, avec le développement constant de la plateforme hospitalière, certains bâtiments de l'hôpital se retrouvaient en position surplombante de ces équipements techniques, avec une vue sur des bardages obsolètes et une vaste toiture en bac acier et étanchéité disgracieuse.
Les travaux ont ainsi permis de :
- Réduire l'impact visuel depuis la ville et ses abords par une démolition de la cheminée existante et la reconstruction de celle-ci dans une version modernisée et adaptée aux techniques actuelles permettant la réduction maximale de sa hauteur (5 mètres au-dessus du bâtiment) et son intégration au bâtiment conservé.
- Habiller les façades existantes d'un habillage bois créant une enveloppe nature et rectiligne autour de cet édifice auparavant hétéroclite. Les ouvertures et ventilations existantes ont été conservées au second plan et intégrées derrière cet habillage.
Fin 2015, la société Nîmergie entame une réflexion avec la Ville de Nîmes visant à substituer une partie de la production de chaleur restante au Gaz en hiver, pour la valoriser en chaleur cogénérée à un coût résultant plus intéressant grâce à la vente d’électricité complémentaire à EDF, avec la mise en place d’une centrale de cogénération.
La signature en mars 2016 d’un avenant à la convention de délégation de service public de chauffage urbain avec Nîmergie, pour une durée de 12 ans, a permis la mise en place d’une centrale de cogénération venant ainsi compléter les installations existantes du réseau de chaleur.
L’installation a été mise en service le 1er février 2017.